Le porterue ou porte-rue

Le couloir de séparation entre les deux maisons de la ferme de Vieux-Monthier est nommé “porterue”. Il est fermé à ses deux extrémités, par des portes menant vers l’extérieur. À l’intérieur, de chaque côté, un petit escalier mène à chacune des deux maisons dont leurs rez-de-chaussée sont réhaussés par rapport au niveau du sol, contrairement au porterue.
Je me souviens, jeune enfant, des innondations de la Chée, la rivière voisine, dont l’eau était chariée dans le porterue, sans en atteindre les maisons, mais remplissait la cave attenante, située au sous-sol.

Cet élément architectural de batiment de ferme se retrouve essentiellement dans le département de la Marne, de la Meuse et des Ardennes. Il peut se nommer, en fonction de son emplacement géographique : “Charroi”, “chartils”, “paradis”.

En voici, ci-dessous, quelques définitions glannées dans les ouvrages cités en source de cet article.

"On appelle Porte-rue (ou porterue en un seul mot) en Champagne, une porte charretière surmontée ou non d'un petit pavillon carré et qui, par un passage sous le corps du bâtiment, donne accès à la cour de ferme. Sous la poterne, généralement, s'ouvre d'un côté la porte d'entrée de la maison d'habitation, de l'autre la porte des dépendances, buanderie, fournil, et, parfois cuisine. Au premier étage, un grenier ; parfois, il s'ouvre sur le passage directement ce qui permet de décharger les voitures à l'arrivée ; le porterue sert, du reste, de charreterie quand le mauvais temps l'exige".

"Dans la région de Revigny-sur-Ornain, on pénètre dans l'exploitation à cour fermée, à travers le bâtiment d'habitation, par un porche sur linteau droit ou cintré :le porterue. Ces constructions étaient à pan de bois et torchis mais la brique produite sur place a souvent remplacé le torchis".

Voici, ci-dessous, quelques exemples de fermes avec porterue.

À Vieux-Monthier, le porterue est d’allure modeste, comparativement à ceux d’autres édifices, mais en conserve les principes : passage de l’extérieur vers la cour carrée en traversant le batiment ; portes, à l’intérieur, menant aux logis.

La Champagne est la région dans laquelle ce dispositif est le plus courant. Il semblerait qu’il soit une déclinaison de la porte-tour du fief principal du château-fort. À partir du XVIème siècle, la Champagne fut transformée en un pays de petite féodalité, où les petits détenteurs de fiefs furent nombreux. Les “modestes” châteaux-forts de leurs propriétaires, se transformèrent en fermes fortifiées, servant de nouveau patron aux nouvelles constructions.

Sources :

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