Au 19ème siècle, avec le début de l’ère industrielle, l’agriculture passa à un modèle productiviste et capitaliste. Il fallait promouvoir les progrès et récompenser les plus fervants de cette évolution. Seuls les agriculteurs industriels et les notables furent les destinataires de ces prix d’excellence [1] .
C’est sous Louis-Philippe 1er, à partir de 1830, que furent organisés les “concours de charrues”. Les premières fermes modèles firent leur apparition à cette même époque. En 1833 furent créés les comices agricoles [2] , lieux de rencontre et d’échanges régionaux, dans le but d’améliorer les pratiques culturales.
Cultures fourragères 1847 – arrondissement de Bar-le-Duc
C’est à partir de l’exposition universelle de Paris en 1855[3] , sous le règne de Napoléon III, que l’agriculture y fut intégrée. L’institution de la prime d’honneur fut créée en 1867 et le concours général agricole (ancêtre du salon de l’agriculture) en 1870. Le mérite agricole, équivalent de la légion d’honneur, fut mis en place en 1883.
Ci-dessous, vous trouverez l’étiquette “Brie de ferme – COUROT Père et Fils”, avec des photos des prix y étant référencés : statue du “prix cultural 1891” et médaille d’argent de l’exposition universelle de 1889.
Toujours à partir de cette étiquette, voici l’histoire des deux statues.
Prix cultural 1891
Extrait de “L’acclimatation des animaux et des plantes” – 1891 [4]
"Il y a, selon nous, un intérêt tout particulier à suivre les progrès plus ou moins lents ou manifestes, qui ont lieu dans telle ou telle région agricole de la France. À ce point de vue, les concours de la prime d'honneur et des prix culturaux, qui succèdent aux concours régionaux et en sont comme la consécration, méritent de fixer notre attention. C'est pourquoi au fur et à mesure que ces rapports arrivent au ministère de l’agriculture, nous sommes heureux d'en prendre connaissance.
Nous venons de parcourir celui que vient d'adresser le rapporteur du jury de la Meuse, et y avons relevé d'intéressants détails.
Le département de la Meuse est essentiellement agricole ; sur son territoire on trouve toutes les cultures ordinaires de la région, sans que l'une prédomine franchement sur les autres et fasse l'objet d’une spécialité importante. Les prairies naturelles couvrent une surface de plus de cinquante mille hectares; elles sont généralement de bonne qualité, surtout dans la riante vallée de la Meuse. Mais l'irrigation, ce moyen merveilleux d'augmenter économiquement le produit, quoique ayant fait de sérieux progrès, n'est pas encore assez répandu. Les connaissances techniques pour le tracé des rigoles manquent généralement aux propriétaires.
47 concurrents se sont fait inscrire pour concourir à la prime d'honneur consistant en un objet d'art de 500 francs et une somme de 2,000 francs.
Le lauréat a été M. Courot, qui dirige la ferme du Vieux-Moutiers, commune d’Auzécourt, dont il est propriétaire, comprenant 84 hectares groupés autour des bâtiments. Le bétail est formé de 4 chevaux, 48 vaches à lait, 80 porcs à l'engrais, 170 volailles. Le fumier de ferme est complété par l'emploi des engrais chimiques. Une comptabilité sommaire est tenue à la ferme, consistant surtout en un registre de recettes et de dépenses.
Entré au Vieux-Moutiers en 1866 comme fermier, M.Courot est devenu propriétaire en 1871, achetant successivement des parcelles de terre, et il a ensuite réalisé petit à petit ses améliorations au fur et à mesure que les bénéfices le lui ont permis. La vacherie ne comprend que des vaches laitières qui sont changées au fur et à mesure des besoins, pour qu'elles soient toujours en plein rapport. À la fromagerie, il est traité journellement 700 à 800 litres de lait achetés à l'extérieur. Une porcherie est annexée à la fromagerie pour consommer le petit lait.
Cette belle exploitation fait actuellement de sérieux bénéfices."
Prime d’honneur 1903
Ci-contre, paragraphe de la page 201 du :
Journal d’agriculture pratique
moniteur des comices, des propriétaires & des fermiers
67ème année – 1903 2ème semestre [5]
Notes et références :
- [1] Le mérite agricole et ses archives : https://www.youtube.com/watch?v=Dcc2Ao6khUo
- [2] Les origines des comices agricoles – https://fr.wikipedia.org/wiki/Comice_agricole
- [3] Les Expositions Universelles, 170 ans à retracer : https://blog.verdiehello.com/2021/11/09/les-expositions-universelles/
– Bureau International des expositions – Expo 1855 Paris – https://www.bie-paris.org/site/fr/1855– paris
- [4] Retronews.fr – “L’acclimatation des animaux et des plantes” – 1891
- [5] Journal d’agriculture pratique moniteur des comices, des propriétaires & des fermiers 67ème année – 1903 2ème semestre – page 201
- Étiquette “Brie de ferme – COUROT Père et fils” – artice Facebook du groupe Tyrosemiophile Meusien
- Famille JAQUEMART – article https://entre2rives.family/category/les-anglecourt/
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